
Les émotions que l’on pense fuir… mais qui nous suivent.
Est-ce que s’éloigner physiquement d’un parent règle le problème ?
Non. Car les émotions qu’il déclenche en nous restent là — qu’on vive à 5, 50 ou 800 km de lui.
Nous emportons avec nous nos mécanismes anciens, issus de l’enfance.
La colère, l’agacement, la tristesse ou la blessure ne disparaissent pas avec les kilomètres. Elles se rejouent en nous, jour après jour, parfois sans que nous en ayons conscience.

Le mécanisme invisible : rejouer l’enfance dans nos relations
Quand nous avons de la colère envers un parent, il est fréquent de la reporter sur notre entourage proche :
- conjoint,
- ami(e)s,
- enfants,
- collègues,
- même la caissière du supermarché.
Cela pollue nos relations, surtout les plus intimes.
On peut entendre un mari dire :
« Qu’est-ce qu’elle a encore fait, ta mère ? On est à 800 km mais elle est toujours là ! »
Et il n’a pas complètement tort : ce qui nous pèse continue d’agir en nous, même à distance.

Le piège de la colère et de la culpabilité
Un simple appel téléphonique peut suffire à tout rallumer. À sa voix, à une phrase, et hop :
cela touche la blessure, et l’émotion monte.
On respire un grand coup parce qu’on a vu une vidéo Instagram qui dit « inspire-expire », mais en une seconde la tension est déjà revenue.
Puis parfois, on explose.
On vide tout sur son parent.
Et sur le moment, c’est libérateur.
Mais ensuite ?
Quand l’adrénaline retombe, il reste souvent :
- de la culpabilité,
- de l’énervement contre soi,
- le sentiment de « encore une fois j’ai réagi comme avant »,
- du jugement envers soi… et envers l’autre.
On se fait du mal. On fait du mal à l’autre.
Et les émotions que l’on croyait avoir rangées explosent comme des bombes à retardement.

Pourquoi exploser ne libère pas vraiment
Déverser notre colère ne résout rien en profondeur.
On réactive notre blessure.
On réactive celle du parent.
Et chacun se retrouve touché dans son émotionnel.
Ce qui nous pèse vraiment reste intact, enfoui…
jusqu’au prochain contact.

Mettre les mots sur le papier : une pratique transformatrice
Alors comment s’apaiser ?
Comment dépasser ces blessures ?
Comment alléger la relation sans violence ?
En sortant nos émotions.
En les exprimant… mais pas sur l’autre : sur le papier.
Écrire permet :
- de comprendre ce qui se joue,
- de vider ce qui déborde,
- de reconnecter avec la vérité de ce que l’on ressent,
- de désamorcer les réactions automatiques,
- d’apaiser le volcan intérieur.
Ce n’est pas facile.
Je le sais : j’y suis passée.
J’ai longtemps fait l’autruche… jusqu’au jour où ça a explosé.
Mais écrire a été un premier pas vers plus de clarté, plus de paix.

Oser regarder ce qui se passe en soi
Oui, cela peut faire peur de replonger dans son passé.
Oui, c’est inconfortable de contacter des émotions enfouies depuis longtemps.
Mais votre santé émotionnelle, relationnelle et même physique en dépend.
Une personne que j’ai accompagnée m’a dit un jour :
« Les choses peuvent changer. Il faut garder espoir.
Ne pas avoir peur de travailler certaines choses.
S’y confronter.
J’ai découvert que des relations que je croyais figées ont évoluées.
Le fait de m’apaiser a apaisé toute ma famille.
On peut vraiment passer à côté des gens si on ne s’en donne pas la chance. »
C’est exactement cela.

À vous maintenant : écrivez pour libérer
Je vous invite à prendre un crayon et un papier et à écrire ce qui vous vient sur le parent avec lequel la relation est tendue.
Écrivez ce qui vous agace, ce qui vous blesse, ce qui vous met en colère, ou tout ce qui remonte.
Puis observez ce que cela change à l’intérieur de vous.

A vos crayons et papiers !
Et partagez-moi en commentaire ce que vous avez ressenti (ou pas), et comment vous vous sentez après avoir écrit.
À bientôt,
Corinne
